orthographe cp-ce1 - Académie de Grenoble

1 déc. 2010 ... -Sur le site Eduscol : http://eduscol.education.fr/D0102/liste-mots-frequents.htm
.... parce que les exercices des manuels n'entrainent que les bons .... Si la
correction est individuelle, l'enseignant corrige lui-même tout ce que ...

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ORTHOGRAPHE CP-CE1
conférence du 1er décembre 2010
circonscription de Crolles (Isère)
résumé et compléments
OUI, LE NIVEAU A BAISSÉ
Pas de différence sensible entre 1904 et 1984 (phrase dictée en Suisse
francophone).
Voir aussi : André Chervel, Danièle Manesse : La Dictée, les Français et
l'orthographe,1988 Mais baisse d'environ deux années scolaires dans les résultats à une même
dictée entre 1987 et 2005 : Danièle Manesse, Danièle Cogis : Orthographe -
A qui la faute ? 2007.
(interview de D. Manesse : http://www.bienlire.education.fr/04-media/a-
interview45.asp Baisse confirmée dans les évaluations CE2 et sixième quand une même phrase
est dictée à quelques années d'intervalle :
« Pendant la récréation les garçons et les filles jouent aux billes. »
|% de réussite|1989 |1995 |
|garçons |73,6% |50,1% |
|filles |77,5% |64,4% |
|jouent |34,1% |25,3% |
|aux |32,9% |30,6% |
|billes |54,7% |46,8% |
Hypothèses sur la baisse des résultats ces vingt dernières années :
- moins de temps consacré à l'enseignement de l'orthographe qui, en
français, demande beaucoup d'efforts et de répétitions pour être
mémorisée ;
- moindre intérêt de l'opinion en général, engendrant chez les élèves (et
les enseignants ?) moins d'attention, de persévérance et d'exigence.
COMMENT INVERSER CETTE TENDANCE ? ON NE PEUT RIEN FAIRE CONTRE LA COMPLEXITÉ DE LA LANGUE FRANÇAISE Prononciation du français variable, non standardisée
. Prononciation des semi-voyelles (U court, le /?/ comme dans « nuit ;
huile » - OU court, le /w/ comme dans « Louis ; loin » - I mouillé,
le /j/ comme dans « nouille ; panier ») : normalement émise avec la
voyelle qu'elle précède ou qu'elle suit, la semi-voyelle n'est
prononcée séparément que dans des cas particuliers (poésie ou accent
méridional) ; le mot « camion » a ordinairement 2 syllabes seulement
(/ka-mjon/) et exceptionnellement 3 (/ka-mi-jon/).
. Prononciation du e muet final : normalement, il n'est pas prononcé
mais il fait chanter la consonne qui précède ; comparer mit/mite ;
boit/boite... donc « baleine » a 2 syllabes (/ba-l?n/) et non 3 car le
E de la fin n'est pas prononcé.
. Prononciation des sons-voyelles : selon les personnes, la
prononciation et l'audition des sons ne correspondent pas exactement
aux phonèmes de la théorie linguistique.
Comparer : heure/?uf ; pâte/patte ; brun/brin : les distinctions sont
en train de disparaitre. De même, les distinctions Paul/Paule, et/est
donnent souvent l'impression d'être faites au hasard.
. Prononciation de la consonne finale d'un mot, habituellement muette,
mais prononcée en cas de liaison avec le mot suivant commençant par
un son-voyelle( Les-Z-oiseaux ; un-N-abri.
Difficultés de la langue française écrite Correspondance entre l'oral et l'écrit non transparente (simplicité du
finnois ou de l'espéranto qui ont une orthographe phonétique) : à l'oral,
groupes de souffle - syllabes - sons ; à l'écrit, phrases - mots séparés
par des blancs - lettres.
. 26 lettres pour traduire 37 phonèmes d'où la nécessité de prendre en
compte plusieurs lettres en même temps pour trouver la correspondance
avec un phonème : plus de 130 graphèmes dont certains très rares.
. Individualisation du mot à l'écrit (séparé des autres par un blanc) ;
pas d'existence immédiate à l'oral pour celui qui écoute (seulement un
noyau constant dans des énoncés variables), sauf quand on désigne un
objet ou l'image d'un objet (« maison »).
. Phonogrammes : les lettres qui traduisent ce qu'on entend à
l'oral(exemple : CH et A dans « chats ». Morphogrammes grammaticaux :
lettres qui n'ont pas de valeur phonographique mais qui sont soit une
marque d'accord grammatical (nombre, genre)( exemple : S dans
« chats », soit une désinence verbale (personne, temps, mode).
Morphogrammes lexicaux liés à la dérivation (radical, affixes) (
exemple : T dans « chats ». Logogrammes : lettres qui servent à
distinguer des homophones (champ - chant ; vin - vingt). Attention, les lettres qui constituent les morphogrammes ou les
logogrammes ont parfois aussi une valeur phonographique (vain - vin ;
le n de la finale -nt forme un phonogramme /ON/ avec o dans « ils
sont, ils iront » alors qu'on ne l'entend pas avec e dans « ils
avaient, ils allèrent »).
Complication de l'orthographe grammaticale avec une redondance des marques
qui n'existe pas dans d'autres langues, par exemple l'anglais (à
orthographe lexicale très difficile mais à orthographe grammaticale plus
facile). . Le nombre est indiqué par le déterminant. Comparons : Une petite
fille joue dans la cour./ Des petites filles jouent dans la cour. À l'oral, l'opposition /yn/ - /dE/ est suffisante ; d'ailleurs, on
n'entend pas les autres marques du nombre. À l'écrit, on rajoute ces marques ornementales, sans utilité directe,
que sont le -S et le -NT. L'anglais qui marque le nombre avec le -s à
la fin du nom fait entendre ce s à l'oral (mais les adjectifs ne sont
pas marqués, et les déterminants rarement). . Le genre grammatical des noms est arbitraire et à connaitre : il
entraine une variation chez les déterminants, les adjectifs et les
participes passés ; on pourrait s'en passer sans rien perdre au niveau
du sens : Pourquoi LE soleil/LA lune ; LA chaise/LE tabouret... ?
Beaucoup de langues utilisent le neutre, comme l'anglais. . La marque de la personne dans la terminaison des verbes est déjà
indiquée par le sujet. Comparons : Je vais dans la cour/ Tu vas dans
la cour./Michel est déjà dans la cour...À l'oral, dès qu'on a entendu
le sujet, on a compris quelle était la personne. Beaucoup de langues
ne marquent pas la personne dans le verbe qui n'est fléchi qu'en
fonction du temps ; c'est le cas de beaucoup de verbes en anglais. MAIS IL FAUT AU MOINS APPLIQUER L'ORTHOGRAPHE RECTIFIÉE L'orthographe révisée dont on parle dans les programmes 2008 (BO hors-série
n°3 du 19 juin 2008 p. 37 dans les tableaux de progression pour le CE2 et
le CM) évoque les rectifications recommandées par l'Académie française en
1990, suite aux travaux du CNRS, et publiées au JO. Ces rectifications
n'avaient jamais été imposées à l'école. Elles l'ont été pour la première
fois dans les programmes 2007. Il est normal d'enseigner la nouvelle norme aux élèves pour les textes
qu'ils écrivent et de choisir, si possible, des manuels et dictionnaires
qui l'ont adoptée. L'ancienne orthographe est toujours correcte et acceptée
mais les enseignants, du fait de leur position, devraient passer à
l'orthographe révisée. On peut trouver l'orthographe révisée dans les documents suivants :
-Journal officiel du 6 décembre 1990 n° 100 -Site de l'Académie française : le texte entier du J.O. http://www.academie-francaise.fr/langue/orthographe/plan.html -Un miniguide de 8 pages à télécharger pour avoir le résumé des règles
: http://www.orthographe-recommandee.info/miniguide.pdf -Le site des associations francophones :
http://www.renouvo.org/introduction.php où on peut commander la version papier : Vadémécum de l'orthographe
recommandée (Le millepatte sur le nénufar) qui contient les règles et
la liste des mots concernés par les rectifications édition 2005). On
le trouve aussi dans des librairies en ligne comme Amazon ou la Fnac
(4 E). On peut aussi consulter la liste des mots touchés par les
rectifications sur le site. -Le site des éditions Larousse (Le petit Larousse 2009 a fait ses
propres choix entre l'orthographe ancienne et l'orthographe rectifiée) http://www.editions-larousse.fr/minisites/PLI2007/PLI2007-ortho90.pdf -Le Petit Robert 2009 a adopté les rectifications de 1990. - Le Robert Junior (8-11ans) a adopté l'orthographe rectifiée. -Les correcteurs orthographiques intégrés de Word et d'OpenOffice ne
signalent pas comme des erreurs les graphies rectifiées. ET IL FAUT S'APPUYER SUR LES CONCLUSIONS DES PSYCHOCOGNITIVISTES Apprentissage de la langue écrite (lire et orthographier) : Deux voies de traitement : . une voie directe par adressage lexical - lecture : on reconnait le mot car son image graphique est en
mémoire, ce qui donne immédiatement sa prononciation et le sens qui
lui est associé ; - orthographe : on peut l'écrire sans se tromper si son image
orthographique est en mémoire ; . une voie indirecte par assemblage phonologique - lecture : il faut décomposer le mot écrit, reconnaitre des graphies
par comparaison avec celles qu'on a en mémoire, utiliser les
correspondances graphies-syllabes en mémoire pour faire des essais
d'oralisation ; si on possède l'image acoustique du mot en mémoire,
l'oralisation sera facilitée, on reconnaitra alors le mot oralisé et,
si le sens du mot est connu, on comprendra ce qu'on lit ; - orthographe : si on entend un mot dicté qu'on ne connait pas, il
faut inventer son orthographe en utilisant les correspondances connues
entre les syllabes et les graphies les plus fréquentes et les plus
simples).
Mémorisation . Coexistence de plusieurs types de mémoires qui permettent de
reconnaitre un mot entendu, un mot vu, d'y associer le sens, l'image
de l'objet désigné... Nombreuses liaisons entre ces différentes mémoires. . Mise en mémoire orthographique éventuellement d'unités - plus petites que le m