Prématurité et fonctions exécutives ? SOLAL

Etant donné la polarité du tube neural, on peut émettre 2 hypothèses: 1) les
différences sont ... Yamada T, Placzek M, Tanaka H, Dodd J, Jessell TM ... La
plaque du plancher devient à son tour un centre de production de Shh (c'est .....
Riddle, R. D., Ensini, M., Nelson, C., Tsuchida, T., Jessell, T. M., and Tabin, C. (
1995).

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Prématurité et fonctions exécutives Deforge Hélène*, Toniolo Anne-Marie**, & Hascoët Jean-Michel*
* Maternité régionale de Nancy - helene.deforge@univ-nancy2.fr
** Laboratoire de Psychologie des Universités Lorraines - toniolo@univ-
nancy2.fr INTRODUCTION : POUR UNE MEILLEURE COMPREHENSION DES TROUBLES
DEVELOPPEMENTAUX LIES A LA PREMATURITE
La prématurité est susceptible d'être à l'origine de séquelles
« majeures » (retard mental, troubles sensoriels, paralysie cérébrale)
généralement diagnostiquées au cours des premiers mois de la vie. Elle peut
également entraîner des séquelles « mineures ». Celles-ci font référence à
un ensemble de troubles affectant différents secteurs de la cognition et du
comportement, de révélation souvent tardive (Aylward, 2005 ; Luciana,
2003). Si l'incidence des troubles majeurs liés à la prématurité demeure
constante, celle des séquelles légères augmente depuis plusieurs années,
parallèlement à l'augmentation du nombre d'enfants anciens prématurés
survivants (Aylward, 2002).
De fait, il est fondamental de mieux comprendre la pathogenèse des
troubles développementaux relevés chez un certain nombre d'enfants anciens
prématurés, en précisant les déficits sous-jacents ou les processus en
cause dans leur apparition. Il est nécessaire également de prendre en
compte la variabilité inter-individuelle au sein de cette population. En
effet, les troubles évoqués ne concernent qu'une partie des enfants nés
prématurément, tandis que certains réalisent des performances cognitives
supérieures - parfois largement - à celles des témoins nés à terme.
L'attention et plus globalement les processus exécutifs se trouvent
être des candidats de choix (Van de Weijer-Bergsma & al., 2008) dans cette
double perspective. Ainsi, plusieurs auteurs proposent que les difficultés
précoces éprouvées par les enfants nés avant terme pour réguler leur
attention pourraient rendre compte d'au moins une partie de la variabilité
relevée chez ces enfants. Elles pourraient également expliquer leur
vulnérabilité en tant que groupe relativement aux troubles du développement
et aux problèmes d'apprentissage (Davis & Burns, 2001).
Dans une visée de prévention et de prise en charge, il est ainsi
primordial de préciser les répercussions possibles d'une naissance
prématurée au niveau exécutif. L'objectif ultime est l'amélioration de la
qualité de vie de l'enfant et de sa famille.
1. FONCTIONNEMENT EXECUTIF Le terme de « fonctions exécutives » (executive functions) a été
introduit par Luria (1966) dans les années soixante pour décrire les
fonctions cognitives de haut niveau, i.e., les fonctions de direction et de
contrôle des tâches cognitives. Cette notion renvoie à une grande variété
de processus cognitifs et de compétences comportementales. Dans les travaux
les plus récents, deux sous-types sont distingués dans le fonctionnement
exécutif : les composantes « froides » et les composantes « chaudes »
(« cold » vs « hot » components) (Chan & al., 2008). 1.1. Aspects définitoires Qualifiées également de fonctions exécutives « métacognitives »
(Ardila, 2008), les composantes « froides » incluent différentes habiletés
telles que la résolution de problème, l'élaboration de stratégies, la
planification, la mémoire de travail, le traitement séquentiel, l'attention
soutenue et celle sélective, l'inhibition, la capacité à réaliser
simultanément plusieurs tâches, l'évaluation, l'utilisation de feed-back,
la flexibilité cognitive. Ces processus dépendraient principalement du
cortex préfrontal dorsolatéral (Stuss & Knight, 2002).
Qualifiées de fonctions exécutives « émotionnelles/motivationnelles »,
les composantes « chaudes » impliquent davantage les facteurs émotionnels,
les croyances ou les désirs. Elles renvoient notamment à la régulation par
l'individu de son comportement social, à l'interprétation d'émotions
complexes que ce dernier peut susciter et au processus de prise de décision
qui en découle (Bechara & al., 1999). Responsables de la coordination entre
émotion et cognition, ces processus dépendraient des régions ventromédianes
ou orbitofrontales du cortex préfrontal.
Dans ce chapitre, nous ferons essentiellement référence aux
composantes « froides » ou « métacognitives » des fonctions exécutives.
Celles-ci sont à l'?uvre dans les activités non familières - dirigées par
un but, complexes ou conflictuelles. Elles sont nécessaires lorsque les
routines d'action, i.e., les habiletés cognitives automatisées, ne peuvent
suffire (Seron & al., 1999). Les fonctions exécutives « supérieures »
modulent le fonctionnement de processus cognitifs variés de niveau
inférieur, et par là même, régulent la dynamique du fonctionnement cognitif
dans son ensemble (Miyake & al., 2000).
Les fonctions exécutives permettent notamment au sujet d'initier de
nouvelles séquences d'actions en inhibant les réponses habituelles. Elles
ont pour caractéristiques d'être délibérées, accessibles à la conscience et
sont également non spécifiques. Les processus qu'elles recouvrent ont pour
fonction principale de faciliter l'adaptation de l'individu à des
situations nouvelles ou changeantes (Stuss, 1992) requérant un ajustement
rapide et flexible du comportement (Zelazo & al., 2003). Dans la
perspective de Norman et Shallice (1986), les fonctions exécutives se
trouveraient sous la dépendance du Système Attentionnel Superviseur (SAS)
chargé du contrôle du comportement et de la cognition dans les situations
non routinières. 1.2. Principales fonctions exécutives
Parmi les fonctions exécutives habituellement citées, trois d'entre
elles sont considérées comme particulièrement importantes. Il s'agit des
fonctions de flexibilité (shifting), d'inhibition (inhibition) et de mise à
jour (updating) (Baddeley, 1996 ; Pennington, 1997). Impliquées dans de
nombreuses tâches de la vie courante, elles présentent par ailleurs
l'avantage d'être relativement bien définies (Van der Sluis & al., 2007).
La fonction de planification, souvent associée à la notion de stratégies
organisationnelles, est elle aussi fondamentale.
La flexibilité cognitive fait référence à la capacité d'alterner entre
règles, tâches ou stratégies. Elle implique l'abandon d'une règle non
appropriée, et la mise en ?uvre subséquente d'une règle plus adaptée. On
peut distinguer la flexibilité « spontanée », à l'?uvre par exemple dans
les épreuves de fluence verbale, et la flexibilité « réactive » qui
correspondrait plus spécifiquement à la définition donnée et serait mise en
jeu dans des épreuves telles que le Trail Making Test.
L'inhibition est définie par plusieurs auteurs comme la capacité à
supprimer de façon délibérée les réponses dites « prédominantes » (i.e.,
les réponses automatiques ou automatisées, fortement activées par le
contexte mais non adaptées) au profit de réponses plus appropriées compte
tenu du but visé. Néanmoins, comme d'autres fonctions exécutives, la notion
d'inhibition souffre de problèmes définitoires et méthodologiques,. En tout
état de cause, elle renverrait à un ensemble de processus fonctionnellement
distincts (Friedman & Miyake, 2004 ; Kipp, 2005). La définition donnée
précédemment fait référence plus précisément à la fonction inhibitrice de
« suppression » (ou de « retenue », restraining) distinguée par Hasher et
al. (1999).
Comme celle de la flexibilité, la définition de la fonction de mise à
jour est plus consensuelle. Elle renvoie à l'actualisation des informations
contenues en mémoire de travail, celles devenues non pertinentes étant
remplacées par d'autres plus adaptées pour la tâche en cours. Il s'agit
donc ici d'une manipulation dynamique des contenus de la mémoire de
travail, manipulation d'autant plus essentielle que cet espace est à
capacité limitée. Il est à noter que cette fonction correspond à celle de
« nettoyage » (deletion) dans la perspective de Hasher et al. (1999).
Par ailleurs, la notion de stratégie renvoie à la sélection des moyens
les plus appropriés pour atteindre le but visé. Celle de planification
évoque l'ordonnancement temporel en termes de priorité des différentes
étapes nécessaires pour répondre à cet objectif. 1.3. Unité vs diversité fonctionnelle des processus exécutifs
Depuis plusieurs années, la question de l'unité ou de la diversité des
fonctions exécutives fait l'objet de débats (Grafman & Krueger, 2006).
L'existence d'un facteur commun saturant les différentes épreuves
exécutives conforte l'hypothèse de l'unité de ces fonctions. Pour autant,
il existe des désaccords quant à la nature de ce facteur. Sont mentionnés
comme candidats potentiels : l'inhibition comportementale (Barkley,
1997), seule ou associée à la mémoire de travail (Pennington &
Ozonoff, 1996 ; Roberts & al., 1994), la vitesse de traitement des
informations (Van der Sluis & al., 2007) ou encore le raisonnement
(Salthouse, 2005).
Néanmoins, plusieurs observations vont à l'encontre de cette idée de
fonctionnement unitaire. Les corrélations entre épreuves exécutives sont
généralement modérées ou faibles et manquent fréquemment de significativité
statistique (Friedman & al., 2006 ; Lehto, 1996). Des dissociations sont
habituellement observées chez les patients présentant des lésions
frontales ; ils réussissent bien certains tests exécutifs tout en échouant
à d'autres (Godefroy