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Si on laisse de côté les copies blanches, il a été corrigé 427 copies en banque ...

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EPREUVE ECRITE DE SCIENCES SOCIALES (Durée : 6 heures - coefficient : 5) C. Brousse, C. Gavini, X. Kirat, L. Olier, A. Quemin, L. Rioux, E. Saada,
V. Touze
381 candidats ont composé. Les notes se distribuent entre 0 et 17,5.
La moyenne est de 9,01 et l'écart type est de 2,98.
Le sujet, formulé de façon assez traditionnelle tant en économie qu'en
sociologie et inscrit dans des débats d'actualité, n'a pas surpris les
candidats : on dénombre très peu de copies blanches ou très inachevées. Les
documents fournis invitaient à se poser diverses questions, dont celle des
effets et de la logique de la réduction du temps de travail, sans pour
autant restreindre le sujet à cette dernière dimension. Comme chaque année,
les graphiques et les textes devaient servir de points d'appui à la
réflexion, étayer le raisonnement et permettre aux candidats de vérifier un
chiffre ou une évolution. Ils n'avaient pas pour objet de donner lieu à un
exercice de commentaires de documents ou de note de synthèse. C'est
pourquoi les copies qui se contentent d'une analyse des documents, même
bien articulée, n'ont pas convaincu le jury de la qualité des connaissances
et des raisonnements des candidats. Ces derniers doivent manifester leur
capacité à apporter des informations et des analyses différentes de celles
que suggèrent les documents.
A l'inverse, les documents ne pouvaient évidemment non plus être passés
sous silence, et le jury a apprécié les copies qui ont su faire preuve d'un
certain recul critique lors de
l'interprétation des documents. Il a également récompensé les candidats qui
ont manifesté un
certain savoir-faire descriptif. C'est le cas lorsque les documents et
leurs sources sont bien
présentés, les descriptions sont précises, les modes de construction des
données sont discutés.
Malheureusement dans un grand nombre de cas, les interprétations sont
abusives et trop
souvent mal articulées à la problématique générale.
Le jury attendait bien sûr une solide définition des termes. Cette
dernière n'était d'ailleurs pas aisée car elle suggérait d'emblée des
problèmes de délimitation de ce qui est perçu comme temps de travail ou de
loisir. Définir sérieusement devait donc ouvrir vers une réflexion sur les
problèmes de mesure des différents temps sociaux (comment mesure-t-on le
temps de travail ? Comment évaluer le temps de loisir ?).
L'interpénétration des deux temps pouvait alors être largement traitée. Le
jury a été sensible aux copies qui ont aussi discuté une
troisième notion, celle de temps libre. Il aurait été intéressant de
discuter les catégories mises
en oeuvre par les enquêtes emploi du temps de l'INSEE et utilisées dans
plusieurs des
documents. Les candidats ont très souvent succombé à un présupposé
parfaitement discutable,
selon lequel le temps physiologique était naturel, en dehors du social, et
donc en dehors de
l'analyse, alors qu'en réalité il y avait certainement sa place, au moins
comme partie du temps
de non-travail de l'arbitrage néoclassique. Enfin et surtout, définir
évitait l'écueil de traiter du
travail et du loisir plutôt que du temps imparti à chacun d'eux.
Une référence rapide à la présentation sous forme d'arbitrage
travail/loisir (ou plutôt
travail/salaire) semblait également essentielle pour traiter le sujet. Sur
ce point, les copies se
partagent nettement en deux : les unes font preuve d'une bonne maîtrise de
l'analyse
néoclassique et parviennent à en donner une présentation littéraire (avec
quelques graphiques) EPREUVE ECRITE D'HISTOIRE (Durée : 6 heures - coefficient : 3)
Olivier Dard, Jean-Pierre Daviet, Frédéric Monier , Catherine Nicault
Si on laisse de côté les copies blanches, il a été corrigé 427 copies
en banque de notes, ayant obtenu la note moyenne de 7,2. Les notes sont
normalement étalées, la meilleure copie obtenant 18, et 94 copies
atteignant ou dépassant 10 sur 20. Le résultat est donc des plus
convenables pour ce type de concours, même s'il faut être vigilant dans les
reproches à adresser aux moins bons candidats. Plus que jamais, la lecture
des rapports de concours de plusieurs années consécutives est recommandée
en classe préparatoire, car il s'en dégage un ensemble de recommandations
précisant bien la nature de l'épreuve et ses exigences.
Le sujet méritait une véritable réflexion en introduction, sur ce que l'on
pouvait entendre par identité nationale : certainement pas une essence
intemporelle, mais un ensemble composite et changeant d'images et de
figures de la représentation collective. Il fallait certes penser à des
idéologies nationalistes structurées, à des modèles du patriotisme, mais le
sujet était plus large, faisant nettement référence aux sensibilités. Par
là, on entend une instance de la culture qui serait la plus affective et la
moins rationalisée, un ensemble de sentiments, de perceptions, d'émotions,
de passions qui font que l'on réagit ensemble pour reconnaître des
semblables et des adversaires. On adhère plus ou moins à une vie dite
nationale, où se pose un problème de citoyenneté et de rapports aux
immigrants, on se sent plus ou moins vulnérable face aux autres nations,
surtout dans des périodes de tensions, de crises, de conflits. L'identité
nationale rapproche en un sens, elle divise aussi, car il y a des choix à
effectuer, et on pense particulièrement à la Deuxième Guerre mondiale, aux
problèmes de colonisation et de décolonisation, aux polémiques sur
l'immigration qui traversent toute la durée envisagée. Sur différentes
questions, il y a dissentiment quant à la perception que l'on peut avoir
d'une identité nationale française. Les classes sociales entretiennent une
relation complexe avec la nation. Il s'imposait naturellement de citer
Renan, Qu'est-ce qu'une nation ?, comme référence majeure de la réflexion
sur l'identité nationale française, et il n'était pas mauvais d'évoquer, le
cas échéant, les travaux de G. Noiriel, P. Milza, E. Weber, A.-M. Thiesse.
Les plans thématiques ont presque toujours donné lieu à des résultats
décevants, parce qu'ils éloignaient de l'événement : or l'événement rythme
la perception de l'identité nationale, particulièrement avec les deux
guerres mondiales, et aussi avec toutes les crises de l'histoire de France
à considérer. Il était bien plus simple de bâtir le devoir sur un plan
chronologique, sans viser l'originalité à tout prix du découpage. Comme
toujours, il faut éviter de maltraiter l'histoire postérieure à 1945,
souvent sacrifiée après des analyses trop longues de l'installation de la
République en France au cours des années 1870. Dans une première période, celle de la constitution progressive d'un
modèle républicain de l'identité et du patriotisme, jusqu'en 1914, il
convenait sans doute d'évoquer les conséquences de la défaite de 1870 et de
la crise sociale de 1871, mais sans s'attarder longuement sur les querelles
institutionnelles et les tentatives de restauration royaliste. On
s'attendait à des développements sur l'école, l'armée, la presse,
l'unification culturelle du territoire, le boulangisme, la montée du
nationalisme comme mythologie, l'affaire Dreyfus, Barrès et Maurras, les
incidents d'Aigues-Mortes, les divisions (anarchisme, internationalisme,
politique anticléricale, politique coloniale), les recompositions à la
faveur de la montée des périls.
De 1914 à 1945, période encadrée par les deux conflits mondiaux, des
connaissances réelles étaient à mobiliser, par-delà évocations ou clichés,
sur le phénomène de l'union sacrée et la mobilisation de l'arrière, sur les
crises de 1917, sur le phénomène anciens combattants, sur le manque de main
d'?uvre des années 1920, conduisant à une nouvelle vague d'immigration, sur
les enjeux de la politique extérieure tels qu'ils étaient ressentis dans le
pays, sur le fait communiste aussi (anti-patriotisme et antimilitarisme
d'abord, puis changement dans les années 1930). Les années 1930 méritaient
une analyse approfondie , trop rarement faite : des nationalistes cédaient
à la tentation fasciste, alors que la gauche essayait de ressusciter à
travers l'antifascisme un patriotisme de type jacobin, et la dépression
économique conduisait à un rejet de l'étranger, le tout dans un climat de
crise intellectuelle. La guerre mondiale donnait lieu à des déchirements
sur l'idée que l'on pouvait se faire de la France. D'une guerre à l'autre,
on passait donc de l'unanimité au conflit interne.
La dernière partie n'était pas facile à bâtir, parce qu'il ne fallait
ni ignorer la chronologie (faire comme si le général de Gaulle n'avait pas
été éloigné du pouvoir entre 1946 et 1958) ni renoncer complètement à la
recherche de grands enjeux permanents, tels que la place de la France dans
le monde (décolonisation, Europe, alliances), les défis de la modernisation
(dont les besoins de main d'?uvre), le changement culturel (une culture
ouverte aux emprunts, par exemple cinéma, musique, modèles de consommation,
une culture faisant aussi davantage de place à la différence qu'à
l'identité). Crises de l'identité, accompagnées de replis et de
crispations ? Peut-être, mais aussi recompositions et redéfinitions, dans
un contexte dédramatisé.
Les principaux défauts des copies ont pour origine une insuffisance de
réflexion, et une difficulté à mobiliser les connaissances de façon
pertinente. Trop de candidats se sont contentés, après une définition plus
ou moins approximative, voire inexistante, de la notion d'identité
nationale, de dérouler de fa