Synthèse de cours - Apses
La structure actuelle des marchés est donc bien loin de la concurrence pure et
parfaite où les entreprises sont preneuses de prix (principe d'atomicité).
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Cours - Chapitre 10 : Quelles sont les principales limites et défaillances
de marché
I- Comment les marchés imparfaitement concurrentiels
fonctionnent-ils ?
A) Comment les marchés sont-ils organisés ?
Dans une économie de marché, la régulation par les prix sera optimale s'il
existe un marché concurrentiel de concurrence pure et parfaite défini par
cinq conditions. Ce modèle est une référence, mais en réalité les marchés
ne respectent pas toutes ces conditions et connaissent souvent des
imperfections. Il s'agit de limites de marché.
Il existe différentes structures de marché.
* Absence d'atomicité
(1) Dans le cas du monopole, la concurrence n'existe pas : un seul offreur
approvisionne le marché. Comme l'offreur est seul sur le marché, c'est lui
qui fixe le prix de marché : il est donc price maker. De ce fait, sur un
marché monopolistique, les prix sont plus élevés que sur un marché
parfaitement concurrentiel car l'offreur est unique et il n'a donc pas de
concurrents capables de proposer le même produit à un prix plus bas.
Il existe 3 types de monopole :
- monopole naturel : lié à l'importance des économies d'échelle donc un
nouvel entrant ne peut être compétitif face au monopoleur en place
- monopole lié à la détention d'une ressource rare (contrôle d'une
ressource essentielle par une entreprise empêchant d'autres entreprises de
développer leur activité)
- monopole légal accordé par l'Etat à un producteur de façon temporaire
(par des brevets pour inciter l'innovation) ou permanente (services
publics)
(2) Dans un deuxième type de structure, quelques offreurs approvisionnent
le marché ; il existe une certaine concurrence. On dit alors qu'il s'agit
d'un oligopole. La fixation du prix n'est pas aussi libre que sur un
marché monopolistique car chaque offreur doit tenir compte du prix pratiqué
par les quelques concurrents
* Absence d'homogénéité du produit
Enfin, en situation de concurrence monopolistique, chaque firme offre un
produit qui lui est spécifique, se trouvant ainsi en situation de
monopole. Les offreurs disposent alors d'une certaine liberté pour
déterminer le prix et la quantité offerte puisque la différenciation du
produit réduit l'élasticité-prix de la demande en fidélisant le
consommateur (le consommateur reste attaché au produit du fait des ses
caractéristiques différentes).
Néanmoins ce monopole est relatif puisque les offreurs concurrents sont
assez nombreux. La différenciation du produit peut découler des qualités
propres à ce produit mais aussi de la marque, des différences de
présentation et d'emballage ...
=> Ces structures de marché non ou peu concurrentielles sont favorisées par
des barrières à l'entrée (d'ordre technologique, liés au coût
d'installation, liés aux politiques hostiles des entreprises déjà en place)
B) Les stratégies des entreprises pour maintenir ou accroître leur
pouvoir de marché
Les entreprises sur un marché en concurrence imparfaite cherchent à
acquérir un pouvoir de marché, c'est-à-dire, une capacité à influencer les
conditions du marché à savoir les actions des autres agents et le prix de
marché. L'objectif étant de fixer un prix supérieur au coût marginal et
ainsi d'améliorer leur profit. Ainsi, les firmes mènent des stratégies pour
accroître ce pouvoir de marché
(1) En concurrence monopolistique, offreurs en concurrence cherchent à
créer une situation artificielle de monopole. Après avoir segmenté le
marché en autant de catégories d'acheteurs que nécessaire, l'entreprise,
grâce à une différenciation de son produit, s'efforcera d'assurer au mieux
son positionnement, puis utilisera des techniques de marketing appropriées
(emballage, publicité commerciale, etc.) afin de le faire reconnaître par
les acheteurs. Elle peut aussi recourir à l'innovation, qui assurera un
monopole à son produit lorsqu'il est protégé par un brevet.
La concurrence se réalise dès lors sur d'autres critères que le prix
(qualité, aspect, fonction symbolique, etc.) et l'on parlera alors de
concurrence hors prix.
(2) Dans certains cas, les entreprises restent en position de concurrence,
et la stratégie de l'une des entreprises va viser à maintenir ou accroître
sa part de marché grâce à une guerre des prix (dans la grande
distribution, les vendeurs pratiquent des réductions mutuelles de prix
pour affaiblir ou éliminer un concurrent)
(3) Enfin, les firmes peuvent tenter d'éliminer les concurrents en
s'associant les unes avec les autres parfois par le biais de pratiques
illicites. L'entente passée entre elles rapproche alors la situation d'un
marché de monopole, car elle vise à contrôler les quantités produites ainsi
que le prix de vente, mais cette entente reste souvent fragile, ce qui
nécessite d'en surveiller constamment l'application.
D'autres stratégies légales se traduisent notamment par des opérations de
concentration, qui elles-mêmes peuvent entraîner une réduction du nombre
d'offreurs sur le marché concerné. Elles conduisent à une réduction du
nombre d'entreprises dans un grand nombre d'activités et que les
structures de marché des grands secteurs de production.
(Darty / Fnac)
C) La régulation de la concurrence
La concurrence imparfaite peut avoir des conséquences néfastes, notamment
pour les consommateurs : les pouvoirs publics donc à la réguler dans le
but de maintenir les prix aussi bas que possible. Le droit de la
concurrence a pour objectif de préserver la loyauté dans les relations
économiques. L'existence d'une concurrence effective est indispensable au
bon fonctionnement de l'économie, à la régulation du marché.
* Exemples de pratiques anti-concurrentielles illicites : les
ententes et les abus de positions dominantes
Les ententes illicites (les opérateurs de la téléphonie avant l'arrivée de
Free, les cartels des lessives) qui perturbent le fonctionnement du marché.
La recherche d'une position dominante sur le marché n'a rien de
répréhensible en soi, le droit français et le droit communautaire
interdisent l'abus de domination, qui consiste, pour une ou plusieurs
entreprises, à profiter de leur force et de leur situation de leaders pour
fausser les conditions de l'échange, verrouiller le marché, et de façon
générale fausser le jeu de la concurrence.(Google)
* Le contôle de la concurrence passe par :
1) des sanctions des pratiques anticoncurrentielles
Il existe donc des autorités, au niveau français comme au niveau européen,
chargées de veiller au maintien d'une concurrence loyale. En France,
l'Autorité de la concurrence peut sanctionner les pratiques
anticoncurrentielles des entreprises au niveau national. La Commission
européenne sanctionne les pratiques anticoncurrentielles des entreprises au
niveau européen.
Ces institutions, qui défendent le caractère effectif de la concurrence,
c'est-à-dire la transparence et l'atomicité du marché. L'Autorité de la
concurrence et la Commission européenne peuvent infliger une sanction
pouvant aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires mondial du groupe auquel
appartient l'entreprise. Le montant des amendes dépend de la taille du
marché affecté par les ententes ou abus de position dominante, la durée des
pratiques illicites et la taille des différentes entreprises participantes.
Les sanctions jouent un rôle préventif et répressif.
2) le contrôle des opérations de concentration
Depuis 1976 aux Etats-Unis, 1990 dans l'Union Européenne, les entreprises
désirant s'engager dans des opérations de concentration (fusions-
acquisitions) de grande dimension doivent en informer au préalable les
autorités de la concurrence qui, après examen, décident ou non de les
autoriser.
Contrairement aux cas d'entente et de position dominante, la démarche est
ici préventive. Les autorités doivent mesurer l'impact de l'opération sur
le degré de concurrence sur ce marché : risque-t-elle de permettre
l'exercice d'un pouvoir de marché générateur d'une hausse durable et
injustifiée des prix ? (la Commission a bloqué en 2007 le projet de rachat
d'Aer Lingus par Ryanair, estimant que la nouvelle entité serait en
situation de monopole sur vingt-deux lignes au départ de Dublin)
I- Quelles sont les principales défaillances de marché*
Définition: « On appelle défaillance du marché une situation dans laquelle,
pour des raisons techniques, la régulation par le marché se révèle
impossible ou inadéquate ».
3 axes : asymétries d'information / biens collectifs / des externalités
A) Les asymétries d'information perturbent les règles du marché
L'information a un rôle central dans le fonctionnement du marché. La
théorie de la CPP suppose une information parfaite (transparence) pour un
marché à l'équilibre. Dans les faits, l'information est imparfaite et les
offreurs et demandeurs sont parfois en situation d'asymétrie
d'information. Sur un marché, l'accès à l'information est inégal. Par
conséquent, certains agents n'ont pas la possibilité de faire les bons
choix car ils ne disposent pas de toute l'information nécessaire.
L'asymétrie d'information est une situation dans laquelle certaines
caractéristiques d'une transaction sont connues d'une partie et ne peuvent
pas, sans coût supplémentaire, être découvertes par l'autre partie soit
avant (ex ante) ou après l'établissement du contrat (ex post) entre les
parties.
* 2 cas de figure :
(1) Sélection a