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... l'ont déjà vu en cours et qu'il va leur suffire de réciter un corrigé déjà vu. ... Bon
» taux de change renvoie à des objectifs de politique économique ... schéma des
changes flottants (M. Friedman) permet de l'autonomie pour les politiques
monétaires ... La guerre des monnaies au cours des années 1920 et après la
crise de ...
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QU'EST-CE QU'UN BON TAUX DE CHANGE ?
Introduction
> référence à l'actualité : euro avec insistance sur un euro fort en France
mais un fort excédent des comptes extérieurs à l'échelle de l'ensemble de
la zone, Russie avec les conséquences de l'effondrement du rouble,
éventuellement guerre des monnaies
> récurrence de la question dans l'histoire liée d'abord à
l'internationalisation des échanges de biens et services puis au
développement des flux de capitaux
> taux de change : valeur d'une monnaie exprimée en termes d'une monnaie
étrangère (certain ou incertain)
N. B. : le sujet porte sur les taux de change, non les régimes de change
(fixe ou variable)
Des candidats confondent souvent taux de change et régime de change. La
fréquence de cette interprétation réductrice vient sans doute de ce que les
sujets sur les bons systèmes monétaires internationaux sont souvent traités
en cours. Nous rappelons aux candidats qu'en découvrant le sujet ils
doivent prendre le temps de l'analyser plutôt que de penser trop vite
qu'ils l'ont déjà vu en cours et qu'il va leur suffire de réciter un
corrigé déjà vu. Ce genre d'illusion est toujours source de déception une
fois les copies corrigées.
> problème de définir les critères d'un « bon » taux de change : à
l'échelle d'un pays ou de l'ensemble de l'économie mondiale ? Quels
critères de « qualité » : performances économiques, commerce extérieur,
stabilité ? Constat de l'existence de périodes de crises de change, quels
liens avec la détermination du change ? Qui détermine les changes :
décision publique ou jeu du marché ?
Dès l'introduction, de nombreux étudiants ont transformé le sujet en un
exercice de description des régimes de changes successifs. Les pans
proposés se contentaient d'opposer changes fixes et changes flottants ou
détournaient e sujet vers la recherche du « bon » régime de change.
> « Bon » taux de change renvoie à des objectifs de politique économique
interne
> « Bon » taux de change renvoie à un équilibre global de l'économie
mondiale
> « bon » taux de change peut apparaître comme un rêve impossible à
atteindre
1- Le « bon » taux de change, moyen de répondre à des objectifs de
politique économique nationale
a- Le taux de change et les équilibres extérieurs
> gain de compétitivité permis par une dépréciation du change avec impact
sur le solde commercial entraîne une amélioration de la dynamique de
croissance et donc un impact positif sur l'emploi (cf. effets attendus de
la dépréciation actuelle de l'euro)
> taux de change peut être utilisé pour attirer les capitaux : importance
de la stabilité et d'une garantie de maintien de pouvoir d'achat externe
pour les investisseurs (cf. Argentine avec le currency board des années 90
et l'ancrage sur le dollar)
> utilisation de la politique de change
b- Le taux de change et la maîtrise de l'inflation
> taux de change peut être utilisé comme moyen de lutte contre l'inflation
(monnaie forte : franc fort - années 80 et 90, crainte de tensions
inflationnistes en Allemagne avec la mise en place de l'euro)
> identification du Taux de Change d'Équilibre Fondamental (TCEF - J .
Williamson) qui permet de garantir un équilibre dynamique interne et
externe
c- Le taux de change, instrument d'une stratégie de croissance
> utilisation du taux de change pour répondre à des objectifs de
développement : sous-évaluation ou dépréciation de la monnaie pour
favoriser le développement industriel (RFA, Japon dans les années 50, NPIA
dans les années 70, Chine à l'heure actuelle) : stratégie de croissance
extravertie (promotion des exportations) avec une compétitivité-prix
significative
> possibilité de voir s'enclencher un cercle vertueux de la monnaie forte
lorsque la compétitivité est essentiellement hors-prix : appréciation de la
monnaie ne dégrade pas la compétitivité, accroît les excédents et limite
l'inflation (Allemagne années 70)
> Taux de change peut permettre de contribuer à la puissance (hegemon)
d'une économie à l'échelle mondiale (livre dans l'après première guerre
mondiale) : devises clé dans le SMI
2- Le « bon » taux de change suppose un équilibre et une stabilité à
l'échelle de l'économie mondiale
a- Le taux de change résulte d'équilibre nationaux vertueux
> principe de l'étalon-or avec détermination automatique des taux de change
et mécanisme auto-régulateurs en cas de déséquilibre (Hume - Ricardo)
> taux de change oblige à la rigueur à l'échelle nationale + garantit
stabilité propice à l'expansion du commerce international (1ère
mondialisation)
b- Le taux de change peut être déterminé dans une logique coopérative
> volonté de coordonner les intérêts des acteurs de l'économie mondiale de
manière formelle (conférences et accords) ou informelles
> rôle des balances sterling et de la Banque d'Angleterre dans le
fonctionnement de l'étalon-or
> principe du système de Bretton Woods avec modification des parités
possibles mais après accord du FMI et uniquement dans le but de répondre à
un déséquilibre structurel
> principe du Taux de Change d'Équilibre Fondamental mis en application
avec la définition de « zones cibles » permettant de stabiliser les changes
dans une logique coopérative (accords du Plaza et du Louvre)
c- Le libre jeu des marchés des changes doit permettre de garantir un
équilibre global
> schéma des changes flottants (M. Friedman) permet de l'autonomie pour les
politiques monétaires nationales + garantit des processus de rééquilibre
(balances extérieures)
> permet de réaliser un ajustement entre le taux de change et les
fondamentaux de l'économie (principe de la Parité des Pouvoirs d'Achat et
de la Parité des Taux d'Intérêt)
3- Le « bon » taux de change peut apparaître comme un rêve inaccessible
a- Les tensions entre les objectifs
> objectifs choisis en matière de change peuvent avoir des conséquences
négatives : gains de compétitivité permis par la dépréciation peuvent être
annulés par de l'inflation (Courbe en J, théorème des élasticités
critiques)
> peut déboucher sur le cercle vicieux des monnaies faibles
> recherche de compétitivité peut se faire au détriment des équilibres
internes et de la croissance de la consommation
> afflux de capitaux peut se révéler incapable de dynamiser la croissance +
risque de crise de change en cas de brutal retournement (« sudden stop » -
Asie du Sud Est - 1997)
b- Les tensions entre les économies nationales
> logique coopérative peut être remise en cause
> primat des intérêts nationaux (dollar des années 50 - 60) qui peut
déstabiliser le système
> principe non coopératif qui entraîne des coûts élevés (dévaluations des
années 30, « guerre des monnaies »)
c- Une nation peut-elle réellement choisir son taux de change ?
> possibilité d'action limitée dans un contexte de change flottant avec de
forts mouvements de capitaux (période contemporaine) et possibilité de
mouvements spéculatifs (attaques, logiques de bulles)
> contrôle suppose une faible ouverture et/ou une faible diffusion
internationale de la monnaies
> question de la possibilité de réajuster une politique de change (cf.
France avec le passage d'une stratégie de gain compétitif grâce à des
dévaluations à une logique de « franc fort »)
Conclusion
Complexité de la question.
Il n'existe pas un bon taux de change dans le cadre d'un bon régime de
change, il existe des solutions, plus ou moins efficaces, construites ou
trouvées dans un contexte historique donné
Question à venir sera celle du rééquilibrage possible (souhaitable) su SMI
entre les grandes monnaies et ses enjeux en terme de détermination du
change
Il était opportun de distinguer les diverses situations apparues durant les
différentes périodes de l'histoire économique depuis le début du XXème
siècle.
Tout d'abord, il était possible d'évoquer la situation en changes fixes
avec la contrainte de la parité-or. Les exemples qui pouvaient être
mobilisés pour la discussion étaient la plupart du temps:
- La situation de la Livre Sterling au lendemain des guerres mondiales et
les débats autour de la parité-or de cette monnaie.
- La guerre des monnaies au cours des années 1920 et après la crise de
1929. La situation du franc dans l'entre-deux-guerres et les problèmes de
la stabilisation de sa valeur en or.
- Le problème de la parité du dollar en or depuis Bretton Woods en 1944,
jusqu'à la suspension de la parité or en août 1971, en raison de la
dévalorisation de cette monnaie relativement à l'or.
A partir de la fin des années 1970, dans le cadre du flottement des grandes
monnaies, il était opportun d'aborder les questions :
- De la parité du dollar vis-à-vis des autres monnaies, en mentionnant, par
exemple, la politique conduite par P. Volcker aux États-Unis entraînant la
réévaluation du dollar durant l'ère Reagan.
- La question de la parité des monnaies européennes, lors, par exemple, de
l'épisode du serpent monétaire européen.
Toujours dans le cadre européen, à partir de 1999, s'est posé la question
de la valeur d'équilibre du taux de change de la zone euro vis-à-vis du
reste du monde. Ici le débat entre monnaie forte, pour minimiser le coût
des importations, et monnaie faible, pour conquérir des parts de marché,
pouvait prendre place. Et il fallait soupeser le rôle de l'euro dans le
manque actuel de compétitivité de l'Europe du « Sud » par rapport à celle
du « Nord », donc dans la désindustrialisation, la croissance faible et le
chômage.
- De la valeur du Yuan chinois. Sa sous-évaluation conduisant à une forte
compétitivité externe des produits fabriqués et à des déséquilibres
structurels des balances des paiements au niveau mondial, donc des réserves
de changes.
Enfin, les étudiants pouvaient aussi aborder le problème des crises des
changes, autant dans les pays développés que dans les pays émergents. A ce
moment, brutalement, le taux de change n'apparaît plus au bon niveau.
La volonté de préserver la valeur d'une monnaie pour conserver son pouvoir
d'achat international et/ou son attractivité