Technique de relecture en vue d'une autocorrection efficace d'un ...

autocorrection efficace d'un exercice d'expression écrite : ... La technique d'
autocorrection proposée ci-après a pour but d'amener l'élève à établir une ... d'un
mot entièrement erroné et d'en réécrire à la même place la version corrigée. ...
des exercices de vocabulaire, de grammaire, de compréhension de l'oral et de l'
écrit ...

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allemand Deronne
compréhension 07

Technique de relecture en vue d'une
autocorrection efficace d'un exercice d'expression écrite :
groupe de 2nde de niveau moyen ne comptant pas d'élèves dyslexiques

Des savoirs et savoir-faire à optimiser :

Il convient d'aider l'élève à utiliser lui-même ses connaissances de la
langue pour améliorer la qualité de sa production écrite. La technique
d'autocorrection proposée ci-après a pour but d'amener l'élève à établir
une distance critique entre lui et son texte. Ciblant des erreurs
« techniques », elle ne peut par ailleurs pleinement fonctionner que si
dans les phases antérieures de l'exercice d'expression écrite, l'élève
parvient à :
élaborer son texte de départ de façon méthodique et raisonnée, en sorte
qu'il soit exploitable,
maîtriser l'utilisation du temps imparti en fonction du nombre minimal de
mots exigé.

Trois à six relectures ciblées :

L'élève ne fera pas une relecture unique de sa production à la recherche de
toutes les erreurs qu'elle peut contenir, mais procédera à des relectures
ciblées, et donc rapides, consacrées chacune à un seul type d'erreurs. Ces
relectures sont hiérarchisées en fonction de la gravité des différents
types de fautes et de leur impact sur l'émergence du sens.
Ainsi, l'élève contrôlera et corrigera si besoin est dans l'ordre suivant :
la place des formes verbales conjuguées et non conjuguées,
les accords sujet-verbe,
le choix des temps et modes, sachant qu'en début de 2nde, les élèves
utilisent rarement un autre mode que l'indicatif,
la déclinaison, en veillant tout particulièrement à celle des pronoms
personnels : à défaut d'en rétablir le cas correct, l'élève parvient en
général au moins à en corriger le genre et/ou le nombre,
l'orthographe, sachant que l'efficacité de cette relecture est beaucoup
plus aléatoire et que l'élève doit en conséquence contrôler uniquement les
mots qu'il sait dangereux à cet égard,
la ponctuation.

Les trois premières de ces relectures sont les plus profitables, car ce
sont les plus rapides, celles au cours desquelles les élèves parviennent à
repérer un pourcentage très élevé de leurs erreurs et à en corriger une
part importante, notamment celles qui mutilent complètement le sens, comme
par exemple celle consistant à conjuguer un verbe à la 3ème personne du
pluriel du prétérit au lieu de recourir à la 3ème personne du singulier du
présent. Bien sûr, l'élève ne doit pas s'interdire de corriger une faute
d'orthographe qui lui paraît évidente sous prétexte qu'il n'en est qu'à la
première relecture, et il est fréquent par exemple que la troisième
relecture, c'est-à-dire celle consacrée au choix des temps et modes, ne
dure qu'une dizaine de secondes et ne révèle plus aucune faute, car les
deux relectures antérieures ont déjà permis de repérer toutes les formes
verbales conjuguées et d'en rectifier au besoin les accords. Mais il est
important qu'à chaque relecture, l'élève sache quel fait de langue précis
il cherche à contrôler afin de pouvoir mobiliser efficacement les
connaissances linguistiques idoines qu'il a acquises au fil de sa
scolarité.

Première pratique en plénière pour montrer aux élèves comment procéder
ensuite individuellement :

A partir d'un sujet d'expression écrite précis, les élèves dictent leurs
propositions à l'enseignant, qui les inscrit à son bureau sur un
transparent que lui seul voit. Ce faisant, il veille à laisser un espace
important entre chaque ligne et à ne pas serrer les mots les uns aux
autres. Lors de cette phase, il intervient le moins possible et se contente
de demander l'orthographe des termes qu'il sait souvent problématiques,
ainsi que de relire régulièrement ce qu'il a déjà écrit afin que les élèves
en tiennent compte pour la suite de la production.

Puis, l'enseignant inscrit au tableau les six critères des six relectures
ciblées exposées ci-dessus, en expliquant la technique d'autocorrection
correspondante. Il présente alors aux élèves le texte qu'ils viennent de
produire et leur fait accomplir oralement ces relectures successives et
formuler les propositions de correction qu'elles leur inspirent. Lorsque
ces propositions sont pertinentes, il les note au fur et à mesure à l'aide
d'un feutre d'une autre couleur : rectifications d'accords, flèches dans
les larges interlignes pour les mots mal placés etc. Il utilise également
des cotons-tiges humidifiés qui lui permettent d'effacer la première
version d'un mot entièrement erroné et d'en réécrire à la même place la
version corrigée. Ces opérations sont effectuées rétroprojecteur allumé et
donc visibles pour les élèves. A l'issue de cette autocorrection,
l'enseignant met en relation le point auquel elle a permis d'améliorer la
qualité du texte et le temps qu'elle a duré : environ trois minutes
seulement pour une production de cent quarante-trois mots, car le groupe
dispose des vingt-et-un correcteurs que sont les vingt-et-un élèves.
Finalement, il procède lui-même rapidement à la répétition des étapes de
cette autocorrection qui s'avère nécessaire pour éliminer les erreurs que
les élèves ne sont pas arrivés à détecter et/ou à corriger. Au début du
cours suivant, l'enseignant distribue aux élèves une version
dactylographiée de cette production écrite corrigée et la leur fait lire à
haute voix.


Évaluation et adaptations possibles

L'évaluation sommative ultérieure, comportant également des exercices de
vocabulaire, de grammaire, de compréhension de l'oral et de l'écrit, a été
menée comme suit :
L'enseignant a précisé en début de contrôle le temps que les élèves
devaient prévoir de consacrer à l'exercice d'expression écrite et à son
autocorrection, puis il a régulièrement indiqué l'heure ;
Il a noté au tableau, en les hiérarchisant par simple numérotation, les six
critères des six relectures ciblées.

Les élèves ont tiré de cette technique d'autocorrection un bénéfice certes
proportionnel à la solidité de leurs connaissances linguistiques, mais tous
sont arrivés à éliminer plus de la moitié de leurs erreurs de placement des
formes verbales et à limiter le nombre de leurs erreurs lourdes de
conjugaison, c'est-à-dire celles qui empêchent de comprendre le sens de la
phrase.

Au fil des évaluations sommatives, l'enseignant peut noter au tableau de
façon de plus en plus abrégée les critères des relectures ciblées, puis
simplement n'écrire que les nombres 1 à 6 les uns en dessous des autres,
pour finalement ne plus rien faire figurer du tout au tableau. Il peut en
outre réitérer régulièrement la séance au rétroprojecteur de relectures
partielles et d'autocorrection, sans pour autant avoir préalablement fait
faire aux élèves le travail de rédaction en plénière exposé ci-dessus, par
exemple en utilisant la production écrite d'un élève volontaire.