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Deuxième Année N° 10
Juillet 1910
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BULLETIN
de l'Institut
des Petits Frères de Marie
NE RECEVEZ PAS EN VAIN LA GRACE DE DIEU[1] La grâce de Dieu est un agent d'une puissance et d'une efficacité
incomparables. Faible et désarmé sans elle, au point de ne pouvoir faire
produire, dans l'ordre du salut, ni une bonne pensée à son esprit, ni un
bon sentiment à son mur, ni le moindre acte méritoire à sa volonté, l'homme
devient par son secours capable d'accomplir les plus grandes merveilles,
comme nous en voyons mille exemples dans la vie des saints.
Or cette puissance merveilleuse est toujours à notre portée ;
continuellement le Seigneur la tient à notre disposition et se montre prêt
à nous l'accorder avec une libéralité toute divine.
Comment se fait-il donc qu'après tant d'années de vie chrétienne et
religieuse, nous nous trouvions encore si imparfaits, si pleins de défauts,
si pauvres de mérites, si peu avancés dans la voie de la charité, de
l'humilité, de la douceur, du zèle et de toutes les vertus que suppose
notre état, alors que depuis longtemps nous devrions être des saints ?
C'est que probablement il nous sera arrivé de ces trois choses l'une :
ou bien nous aurons négligé de recourir assez fréquemment aux deux grandes
sources de la grâce, qui sont les sacrements et la prière ; ou bien nous
n'aurons pas tenu assez constamment notre âme dans les dispositions
nécessaires pour la bien recevoir ; ou bien enfin nous n'aurons pas assez
fidèlement correspondu à ses impulsions, de sorte qu'elle sera demeurée
stérile en nous, au 'lieu d'y produire ses effets naturels de
sanctification.
Quel temps propice que celui de la retraite qui approche, pour nous
demander sérieusement où nous en sommes à ce sujet et pour entreprendre,
s'il y avait lieu, la destruction des obstacles qui jusqu'à présent ont
empêché la grâce de produire en nous les fruits admirables qu'elle a
produits en tant d'autres !
Oh ! si la voix de l'Esprit Saint se fait entendre à nous, pendant ces
jours de salut, n'endurcissons pas nos c?urs. Prêtons-y plutôt une oreille
attentive et un c?ur docile. Suivons la pressante exhortation de l'Apôtre
aux chrétiens de Corinthe, et ne recevons pas en vain la grâce de Dieu. DISPOSITIONS QUE DEMANDE LA GRACE. (C'est le divin Maitre qui parle au disciple fidèle).
Ma grâce est précieuse, et l'impur alliage
Des attraits du dehors et des plaisirs mondains,
Ces douceurs dont la terre empoisonne un courage,
Est l'éternel objet de ses justes dédains.
Elle n'en souffre point l'ingénieux mélange
Et dès lors qu'avec elle on pense les unir,
Elle prend aussitôt le change
Et leur cède le c?ur qui les veut retenir.
Défais-toi donc, mon fils, de tout le corruptible,
Bannis bien loin de toi tout cet empêchement
Si tu veux que ton c?ur demeure susceptible
De ce qu'a de plus doux son plein épanchement.
Plongé dans la retraite et seul avec toi-même,
Fais-en un seul plaisir et ton unique bien,
Adore son auteur suprême
Et fuis l'amusement de tout autre entretien.
Redouble à tout moment l'ardeur de ta prière,
Afin que je te donne un esprit recueilli,
Une pureté d'âme inviolable, entière,
Un tendre et long regret d'avoir longtemps failli :
Ne compte à rien le monde, et, quand cet infidèle
Par quelques hauts emplois émeut ta vanité,
Préfère ceux oh je t'appelle
A tout l'extérieur dont tu te vois frappé.
Mais il en est fort peu dont la vertu sublime,
Réduise tons leurs soins à bien mourir en eux,
A bien anéantir tonte leur propre estime
Et de leur propre amour purifier leurs v?ux.
Ce charmant embarras les retient, les appelle ;
Enveloppés en eux, ils n'en peuvent sortir,
Et leur âme toute charnelle
A prendre un vol plus haut ne saurait consentir.
Quiconque cependant veut marcher dans ma voie
Et suivre en liberté la trace de mes pas
Doit de tons ces désirs que l'amour propre envoie
Sous de saintes rigueurs ensevelir l'appât ;
Combattre dans son c?ur et vaincre la nature
Ne lui rien accorder qu'elle ait trop désiré.
Et pour aucune créature
N'avoir aucun amour qui ne soit épuré.
P. CORNEILLE, Imitation de Jésus-Christ.
Religion Vie spirituelle
De la pratique du silence. Nos Constitutions, à l'art. 71, s'expriment ainsi : « Le silence étant
nécessaire dans une Communauté pour y maintenir le recueillement, la piété,
la régularité et l'amour de l'étude et du travail, les Frères le garderont
toujours hors le temps des récréations, chacun s'occupant à son emploi ou à
l'étude sans bruit et sans déranger personne. Le silence sera gardé plus
rigoureusement encore depuis la prière du soir jusqu'à la méditation du
lendemain matin ; pendant ce temps, appelé le grand silence, on ne parlera
pas sans une grande nécessité, et en ce cas même, on ne le fera qu'à voix
basse ».
Le Directoire Général, au chapitre VIII de la seconde partie, précise
et complète ces prescriptions, en détaillant la manière dont nous devons
l'observer dans l'intérieur de nos maisons, en classe, dans nos rapports
avec les étrangers et dans les voyages, en nous avertissant qu'au silence
extérieur ou de parole, il faut joindre le silence intérieur, qui consiste
dans la mortification des passions et l'oubli du monde, et en signalant à
nos méditations un grand nombre de sentences de la Sainte Ecriture, qui
montrent l'importance et les heureux fruits du silence.
Dans une belle instruction que le Frère Jean-Baptiste nous a conservée
dans les Avis, Leçons, Sentences, et que nous ne .saurions trop relire, le
Vénérable Fondateur nous montre, en s'appuyant sur l'enseignement et la
pratique des saints, que le . silence est nécessaire ou du moins d'une
souveraine utilité pour éviter le péché, pour vivre pieusement, pour vivre
vertueusement, et pour conserver la discipline régulière dans les
communautés.
Enfin, on n'a pas oublié, que, dans sa réponse à la Relation triennale
sur l'état de l'Institut, que le R. F. Supérieur lui avait présentée en
1906, comme le prescrivent les Constitutions, la Sacrée Congrégation des
Evêques el Réguliers fit une recommandation toute spéciale de la pratique
du silence.
Pour tous ces motifs, il nous a semblé que les lecteurs du Bulletin
liraient avec édification et avec profit pour leurs âmes .les quelques
considérations suivantes, que nous extrayons du substantiel ouvrage
intitulé : Plans et notes pour trois retraites successives par un Religieux
de l'Ordre des Frères Prêcheurs. On y montre que quatre voix imposantes se
concertent pour nous recommander le silence : la voix de la pénitence, la
voix de l'oraison, celle de la discrétion, et celle de l'édification. 1. - VOIX DE LA PENITENCE. La mortification dit au silence : « Sois pour moi un instrument de
pénitence ». En effet, il est difficile de trouver une pénitence mieux
proportionnée aux diverses fins de la vertu qui porte ce même nom.
1° La pénitence doit être afflictive et pénible, son nom même semble
l'indiquer. Or, l'assujettissement au silence, la défense de parler quand
la langue en aurait tant de désir, et l'obligation de cesser toute parole
dès que, la permission temporaire de converser expirant, le silence reprend
ses droits, tout cela finit par devenir fort sensible et gênant pour notre
nature si indépendante, si portée à se répandre au dehors.
2° La pénitence, tout en étant mortifiante, doit n'être pas accablante,
autrement au lieu de retrancher les abus de la vie, elle tarirait la
source même de la vie. Or la garde de la langue ne nous menace nullement
sous ce rapport. Elle n'a les dangers. ni des jeûnes rigides, ni des
veilles prolongées, ni des macérations extérieures ; aussi forme-t-elle une
loi des Instituts les plus doux comme des plus austères, imposée aux
commençants comme aux parfaits, tant sa vertu est pondérée et mise à la
portée de tous.
3° La pénitence doit être médicinale et tendre à la guérison .des
défauts de -l'âme. Or, les désordres et les fautes de l'âme viennent si
souvent de la langue, qu'il n'est peut-être pas d'abus censuré Tins souvent
par l'Ecriture, qui va jusqu'à lui attribuer l'universalité des iniquités :
fautes contre la vérité, fautes contre l'humilité, fautes contre la charité
; on la trouve partout. Le plus sage moyen de proportionner la punition au
délit, est de faire tomber le châtiment sur l'auteur des fautes, en
mortifiant cette même langue qui a tant péché ; et c'est justice. O
salutaire expiation et purification, vous prévenez en même temps le retour
du mal ! Car, l'expérience de tous les jours nous le prouve : malgré toutes
nos convictions et nos résolutions, un instant suffit, quand notre langue
s'émancipe, pour retomber dans les plus regrettables excès, comme les
plaintes, les confidences, les vanteries, les mensonges, les contestations.
Que de fois n'en avons-nous pas fait la triste expérience ! II. - Voix DE L'ORAISON.