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le cadre de la formation, les cours, les contenus, les dynamiques, les exercices, ...
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MÉDIATION INTERCULTURELLE : FORMATION ET PRATIQUE DU VIVRE ENSEMBLE
L'EXPÉRIENCE DE SEVILLA ACOGE
Manuel Vicente Sánchez Elías Sevilla Acoge
Cf. in Revista CUADERNOS IAPH, Patrimonio Inmaterial, Multiculturalidad y
Gestión de la diversidad, pages 182-197, Sevilla - 2005. L'objectif général de Sevilla Acoge consiste à favoriser l'intégration des
migrants à la société d'accueil et de promouvoir l'interculturalité,
entendue comme un rapport de communication positif entre diverses cultures
coexistant au sein d'un même espace géographique.
RÉSUMÉ DE L'ARTICLE : Ce travail expose comment a surgi, au cours du
processus de formation interculturelle mené à l'intérieur de l'association
Sevilla Acoge, la nécessité de définir la médiation interculturelle et de
cerner la figure professionnelle du médiateur interculturel. C'est ainsi
que nous avons caractérisé ce qui distingue le médiateur d'autres
professionnels et ce qui, en même temps, le rend complémentaire de ces
derniers. Parallèlement, il nous a fallu réfléchir sur les fondements de la
formation des médiatrices et médiateurs interculturels. Cette confrontation
entre pratique de médiation et systématisation de l'action médiatrice et de
la formation a entraîné une évolution constante dans la conception que
Sevilla Acoge se fait de la médiation interculturelle. Nous terminerons par
la description des étapes qu'a traversées la conception de la médiation
dans l'association.
INTRODUCTION. ANTÉCÉDENTS ET EXPOSÉ DU SUJET Cet article sur la formation et la pratique des médiateurs interculturels
s'appuie essentiellement sur l'expérience de l'association Sevilla Acoge.
Bien entendu, ce parcours en médiation a été partagé avec beaucoup d'autres
personnes et organisations (nous continuons à travailler avec certaines
d'entre elles), mais nous ne prétendons pas extrapoler les conclusions de
ce travail. Les lignes qui suivent ont pour objet de présenter comment
l'expérience de Sevilla Acoge et de ceux qui participent à ce mouvement, né
en 1985, s'est configurée peu à peu comme une démarche d'action et de
systématisation d'un pari pour le vivre ensemble, ce qu'en définitive la
médiation Interculturelle nous a fait découvrir durant ces années. Le fait que cet article soit publié dans une monographie sur le patrimoine
culturel et la gestion de la diversité contribue à élargir la perspective
de la médiation interculturelle et le regard que la propre médiation
interculturelle porte sur elle-même. Ce nouvel espace de l'action sociale
est souvent réduit à un simple élément d'appui pour les professionnels,
alors qu'une vision intégrale va bien au-delà de la technique de la
médiation, la transformant en façon d'affronter les relations dans une
société diverse et plurielle. À l'IAPH (Instituto Andaluz de Patrimonio
Histórico), nous considérons le patrimoine culturel de façon complexe, en
intégrant les identités culturelles et la culture, comme il ne pouvait en
être autrement devant la situation multiculturelle de plus en plus présente
sur notre sol. Si nous prenons le mot patrimoine au sens étymologique,
comme les biens hérités des parents, nous pouvons récupérer un legs de nos
ancêtres trop souvent oublié : les leçons du vivre ensemble entre cultures
qui a existé à certaines étapes de notre histoire (peut-être pas si
abondantes que le prétend une littérature panégyrique, mais des moments de
rencontres fructueuses ont bel et bien eu lieu). La médiation
interculturelle se nourrit de tels essais de voisinage et de façons de
vivre ensemble, entendus comme patrimoine culturel, un patrimoine
immatériel mais bien visible. Nous aspirons à ce que la médiation
interculturelle devienne partie prenante du nouveau patrimoine culturel de
la société plurielle. La séquence logique qui suit peut se résumer de la façon suivante : je
commencerai par rappeler comment la formation interculturelle nous a
radicalement changé à Sevilla Acoge. C'est dans ce contexte de
transformation de l'association qu'a surgi la nécessité de la médiation
interculturelle, et avec elle l'effort pour la définir et pour promouvoir
la figure professionnelle du médiateur interculturel. Parallèlement, nous
avons découvert la spécificité du rôle du médiateur, ce qui le distingue et
le rend complémentaire d'autres professionnels. La définition de la
médiation interculturelle nous a conduits à réfléchir sur des principes
généraux pour notre formation de médiatrices et médiateurs interculturels.
En conséquence, dans la confrontation de la pratique de médiation avec la
systématisation de l'action médiatrice et de la formation, notre évolution
de la conception que nous avions de la médiation interculturelle a été
permanente. Nous détaillerons pour finir les étapes franchies par cette
conception de la médiation à Sevilla Acoge. Nous consacrerons un paragraphe
au développement de chacun de ces aspects. Je commencerai par rappeler comment l'introduction de processus de
formation systématique à Sevilla Acoge nous a aidés à reconsidérer tant la
philosophie de l'intervention qui se faisait avec les migrants que la
structure même de l'organisation. La formation, qui était au début
interculturelle, est devenue de plus en plus une formation pour la
médiation interculturelle. Bien qu'à Sevilla Acoge nous réalisions d'autres
types de formations ou de cours très spécialisés, notre vision générale de
la formation se fonde sur la prétention de l'association d'être une entité
médiatrice, un pont entre la société réceptrice et les collectifs de
migrants. Pendant les années 1992 et 1993, a eu lieu un premier processus de
formation institutionnelle, au cours duquel la majorité des membres de
l'association a revisité les premières années de vie de Sevilla Acoge et
mis en question les pratiques, à la lumière de l'analyse de l'immigration
contemporaine. À partir de cette première formation intense et intensive,
nous nous sommes dotés d'outils théorico-pratiques qui nous ont servi à
nous engager dans une voie d'adaptation continue à la réalité. La première action de formation en médiation interculturelle à Sevilla
Acoge a eu lieu en 1995. Elle avait un caractère expérimental, constituant
une première approche de la dynamique de groupe et de la méthodologie que
nous souhaitions employer dans ce type de formations. Pendant 9 mois, un
groupe de volontaires qui se sont joints à cette initiative par intérêt
personnel, a mis sur pied une première ébauche de ce type de formation. Le premier cours structuré, avec des méthodes, des contenus et des outils
spécifiquement élaborés a commencé en octobre 1996 et s'est terminé en
décembre 1997. Il s'est réalisé parallèlement et en coordination avec deux
autres cours similaires à Almeria et Algéciras, dans le cadre d'un
programme conjoint avec d'autres associations de la Fédération Andalucía
Acoge. Une mesure complémentaire de ces cours de formation a été la création d'un
Atelier de Formateurs d'Andalucía Acoge, où nous avons dessiné, évalué et
reformulé le processus formatif de migrants en médiation interculturelle.
Dans les années 1996 à 1998 se sont déroulés 12 ateliers de formateurs.
Après une courte interruption, en 1999 et 2000 il y a eu 6 autres ateliers
de formateurs, au cours desquels s'est poursuivi le plan de formation de
Médiateurs Interculturels. Dans cette seconde étape, l'organisation
Desenvolupament Comunitari de Barcelone, consacrée également à la formation
en médiation interculturelle, a collaboré avec l'Atelier de Formateurs. Le
fruit de cette rencontre entre organisations a été la publication du
premier livre sur la médiation interculturelle publié en Espagne, après un
processus conjoint de recherche-action. La création en 2001 du Grupo
Triángulo, promoteur de la formation en médiation interculturelle et de la
défense du rôle professionnel du médiateur interculturel a été également le
fruit de ce processus. Postérieurement, Sevilla Acoge a organisé deux autres cours, en 2001 et
2003-2004, de 400 heures chacun. Pendant l'année 2005, selon la modalité
d'Atelier pour l'Emploi, s'est déroulé le projet de formation de médiateurs
interculturels le plus ambitieux jusqu'à aujourd'hui, avec au total 1920
heures de formation, entre pratiques dans des organisations (960 heures) et
classes théoriques (960 heures). C'est cette trajectoire de formation d'une part, et d'Atelier de Formateurs
d'autre part qui a permis, après de successives adaptations, de mettre au
point les différents aspects constitutifs nécessaires avant d'entreprendre
la formation concrète. Le travail exposé dans les lignes précédentes a pour but de soumettre à la
société la nécessité de réfléchir sur l'interculturalité et de s'intéresser
aux débouchés de cette nouvelle profession. La formation des médiateurs
montre qu'il est indispensable de transformer leurs potentialités en
professionnalité. Cette formation est importante dans la mesure où les
médiateurs interculturels ont besoin d'être reconnus et légitimés dans
leurs actions, étant donné qu'ils ne disposent pas encore d'un statut légal
dans de nombreux pays européens, alors qu'ils sont de plus en plus nombreux
à intervenir, et de plus en plus sollicités. Cette formation leur apporte
une compétence propre à légitimer leur intervention, jusqu'à ce que
survienne leur reconnaissance légale. Avant d'approfondir différents aspects de cette formation, nous donnerons
quelques explications préalables permettant de comprendre le modèle de