COURS DE GRAMMAIRE FRANÇAISE

Il corrige ainsi, avec son honnêteté de chercheur capable de remettre en
question ...... exceptionnels susceptibles d'interrompre l'exercice quotidien de l'
écriture. ...... était morte » est un concentré d'émotion qui relève du discours
indirect libre. ...... de l'enfoncement, avec sa pulsion de mort, lui est utile pour
niveler les objets ...

Part of the document

COURS DE GRAMMAIRE FRANÇAISE
(partim orthographe) Exercices
et
notes de cours
Maître-assistante : Mme Finné
Année 2010-2011
Section traduction-interprétation (1e bac)
CHAPITRE 1
L'orthographe française : quelques aspects historiques et structuraux Lecture conseillée : CATACH Nina, L'orthographe, P.U.F., Que sais-je ?,
Paris, 2008 (9e édition). 1. QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES - Moyen Âge : les scribes qui retranscriront pour la première fois le
français naissant auront essentiellement pour but de restituer une
prononciation. Cependant, ils vont se heurter à de nombreux écueils :
. la langue a évolué et l'alphabet latin, avec ses 22 lettres, ne
suffit plus pour retranscrire tous les sons (exemple : une même
lettre « u » ou « i »va servir à retranscrire, selon la
position, des sons très différents) ;
. on prononce de façon différente selon la région de France où
l'on se trouve ; chaque scribe adapte donc sa retranscription
d'un texte en fonction de la variante régionale ;
. par simplification, l'évolution du latin au français va aboutir
à la formation de nombreux homophones monosyllabiques ; ce
phénomène ne va pas concerner les autres langues romanes
(exemple : les mots qui ont donné cinq, saint, sein, seing,
ceint, sain, ne sont pas également devenus homophones dans ces
langues).
- Renaissance : à cette époque, le français s'est modifié sur tous les
plans, mais l'orthographe se fige, bien que la prononciation des mots
évolue beaucoup. Grammairiens, poètes et imprimeurs vont user de leur
influence conjuguée pour réformer les graphies du français. Les
modifications les plus importantes sont :
. l'amélioration de l'alphabet (ajout des « k, j, v, w ») ;
. l'ajout de lettres pour faciliter la lisibilité (« h » à
« huile » pour distinguer ce mot de « vile » qui s'écrivait
alors avec un seul « l ») ;
. le recours systématique à l'étymologie, du moins pour distinguer
la masse importante des homophones (vingt car > viginti) ; de
nombreuses erreurs d'appréciation se sont alors produites (ex. :
le mot « poids ») ;
. le recours aux accents (on écrivait « il ha », avant de mettre
un accent grave sur la préposition, ce qui a permis de
distinguer le verbe « il a » de « à ») ;
. les consonnes doubles : dans le cas de « nn » ou « mm », pour
signifier qu'il s'agit d'une voyelle nasalisée suivie d'une
consonne nasale (ex. année, grammaire) ; les autres
redoublements vont servir à marquer la prononciation du e ouvert
(ex. il appelle) mais ce procédé sera concurrencé par l'accent
grave.
L'utilité de ces modifications étant purement visuelle, on dit de
l'orthographe française qu'elle prend à cette époque un aspect
idéographique, et donc perdre de son phonétisme.
- XVIe siècle : des modifications nombreuses de graphies se font sous
l'impulsion des grammairiens (Meigret, Estienne) et des imprimeurs
(Tory). Ce sont ces derniers qui, d'ailleurs, vont faire naître entre
1520 et 1530 la notion d'orthographe en France. Ils vont préférer en
outre le système des voyelles accentuées à celui du redoublement de
consonnes, mais cette modification mettra 200 ans à s'imposer. - Epoque classique : le mouvement des imprimeurs en faveur d'une
simplification de l'orthographe échoue, mais cette nouvelle
orthographe continue à vivre, en province notamment. Le dictionnaire
de Richelet (1680) atteste également de ces graphies simplifiées
(suppression des lettres grecques, de consonnes muettes ex. : batême,
mistère,...). Au XVIIIe siècle, de nombreux philosophes entrent à
l'Académie, ce qui est à l'origine d'un nouveau mouvement en faveur
d'une simplification. On supprime des lettres inutiles (« h » dans
« autheur », « b » dans « debvoir »), on remplace le « es » par
« ê » (estre > être). Voltaire fait adopter l'orthographe « ai » au
lieu de « oi » (anglois > anglais). - XIXe siècle : l'orthographe se recomplexifie sous l'impulsion de
l'Académie qui, perdant de son prestige, édite des dictionnaires qui
marqueront même quelques retours en arrière. D'autres dictionnaires
tels que le Littré et le Larousse vont venir le concurrencer.
L'orthographe se fixe davantage suite à l'obligation scolaire. - 1990 : nouvelle réforme de l'orthographe française. Celle-ci n'a
presque pas été diffusée jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est d'ailleurs que
depuis 2008 qu'elle est devenue l'orthographe enseignée dans les
écoles de la Communauté française. 1.2. LE SYSTÈME ORTHOGRAPHIQUE FRANÇAIS
1. Introduction L'orthographe peut se définir comme « l'ensemble des fonctions que l'on
donne aux lettres et aux signes écrits »[1]. Comme chacun sait,
l'orthographe française ne reproduit pas exactement la prononciation. Cela
est notamment dû au fait que l'on a souvent introduit des lettres pour
rapprocher certains mots français de leur étymon (ce qui a d'ailleurs
parfois donné lieu à des aberrations). Pour mieux comprendre le
fonctionnement de l'orthographe française, il faut tout d'abord savoir ce
que l'on entend par les notions de phonème et de graphème. 2. Phonème et son Un phonème est la plus petite unité phonique qui permet de distinguer les
mots d'une langue.
Exemple : Le mien / le tien : ici, les sons [m] et [t] sont des phonèmes
car ils permettent de distinguer, à l'oral, la personne de ces deux pronoms
possessifs. Un même phonème peut pourtant connaître différentes réalisations concrètes
(sons). Certains sons n'ont aucun rôle distinctif dans une langue.
Exemple : Soit le mot français « rien » : que l'on prononce ce mot en
roulant le « r » ou en le grasseyant, on comprendra tout de même l'idée
contenue dans ce mot. 3. Graphème et lettre La Grammaire méthodique établit ici un parallèle : « le graphème est à la
lettre ce que le phonème est au son »[2]. Ainsi le graphème est-il la plus
petite unité graphique à valeur distinctive. On l'oppose à la lettre qui,
elle, peut connaître des réalisations multiples (manuscrite, imprimée,
majuscule, minuscule).
Un graphème peut se présenter sous plusieurs formes. Soit le phonème [o],
on peut le représenter graphiquement de plusieurs manières :
- par une simple lettre (o) ;
- par un digramme (au) ;
- par un trigramme (eau). 4. Principe phonographique vs principe idéographique Dans le système orthographique français, un graphème peut : - soit correspondre à un phonème de la langue (principe
phonographique). Selon la position dans le mot et les règles de
combinaison, un même graphème peut correspondre à des phonèmes
différents.
Exemple : Exonérer / exception : « x » seul devant une voyelle se prononce
[gz] tandis que suivi d'un « c », il se prononcera [k].
Les phonogrammes sont les graphèmes qui réalisent strictement le
principe phonographique de représentation des unités sonores.
Exemple : « ça » : « ç » = [s] ; « a » = [a] - soit remplir un rôle sémantique ou grammatical (principe
idéographique). C'est le cas des lettres dites muettes, c'est-à-dire
des lettres qui ne correspondent à aucun phonème.
Exemples : 1. Dans « ils trouvent » : le trigramme « -ent », qui n'est pas
prononcé à l'oral, est la marque de la troisième personne du pluriel.
2. Dans « chant » : « t » sert à rapprocher ce mot d'un autre mot de la
même famille et à le distinguer du mot « champ ». Les morphogrammes, les logogrammes ainsi que les lettres
étymologiques et historiques sont des graphèmes qui réalisent le
principe idéographique. Les morphogrammes peuvent être :
- grammaticaux (désinences, marques du féminin, du pluriel,
conjugaisons : ils trouvent) ;
- lexicaux (comme indicateurs de série lexicale : chant - chanter).
Les logogrammes jouent aussi un rôle sémantique en permettant de
distinguer les homophones (chant - champ). Les lettres étymologiques et historiques sont « des lettres qui
subsistent dans le système graphique comme des témoins de l'histoire
de la langue ou de sa filiation par rapport au latin et au grec »[3]
(campus > champ). 5. Syllabe graphique vs syllabe phonique Selon Grevisse, une syllabe est « un groupe de sons que l'on prononce d'une
seule émission de voix ». Une syllabe est dite ouverte quand elle se
termine par une voyelle, fermée quand elle se termine par une consonne. Le découpage d'un mot en syllabes diffère à l'oral et à l'écrit, notamment
à cause de l' « e » muet (qui disparaît souvent à l'oral) ou à cause des
lettres muettes. Exemple (voir RIEGEL, PELLAT, RIOUL, op. cit., ibid., p.66) A l'oral :
- le mot « mère » n'est constitué que d'une seule syllabe phonique fermée
et se termine par le son [r] ;
- le mot « discret » comporte une syllabe phonique fermée [dis] et une
syllabe phonique