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Enseigner la grammaire au cycle 3 INTRODUCTION Les élèves, dès leur plus jeune âge, ont acquis par expérience, par
intuition ou par imitation, avec plus ou moins d'aisance, un système régulé
de production des énoncés qui leur permet de produire un discours, de
communiquer.
Cette grammaire implicite est une base importante mais non suffisante pour
accéder à une maîtrise réelle du discours avec la correction attendue en
français.
La leçon de grammaire doit donner conscience aux élèves des règles qui
président à la composition des phrases et des énoncés. La grammaire aide à comprendre que les mots ne s'assemblent pas au hasard
mais selon un système établi dont on peut avoir une vision d'ensemble.
C'est de cette approche globale que viendra la maîtrise. Il s'agit de
mettre en valeur les récurrences, les régularités et les usages les plus
fréquents.
Les élèves doivent prendre conscience que la langue est un système qu'on
peut observer. La notion de phrase de base (sujet + verbe + complément) peut servir de
repère à bon nombre d'observations et de réflexions.
On travaille sur les deux axes (paradigmatique et syntagmatique) |Syntagmatique |La place des mots est la règle de base dans la phrase |
| |Les mots sont liés entre eux par des chaines d'accord |
| |Les mots ont une fonction dans la phrase |
|Paradigmatique |Travail sur la réécriture par substitution |
| |Les mots ont une nature | Mais un système régulé comme celui de la langue est aussi un système vivant
avec lequel on peut jouer (on ne peut jouer que s'il y a des règles du jeu)
Les auteurs utilisent de nombreuses transgressions de la langue.
Pour les comprendre, les apprécier et les utiliser, il faut connaitre le
bon usage, l'emploi habituel et conventionnel.
La finalité est bien d'aider l'élève à mieux maitriser les moyens
d'expression. REMARQUES Lecture croisée de diverses ressources et particulièrement les propos de :
Viviane BOUYSSE, inspectrice générale de l'Education nationale -
ESEN, 26 novembre 2009
Fabienne VERNET, professeur université Joseph Fourier, IUFM
Grenoble,
Renée LEON, agrégée lettres modernes, IUFM Créteil, nombreuses
publications chez Hachette
Françoise PICOT, IEN, co-auteur de la méthode « Faire de la
grammaire au C3 » - CDDP Marne |Viser la simplicité |Nombre de notions abordées |
| |Une terminologie simple |
| |Une observation des régularités avant les irrégularités (ex : conjugaison) |
|Le choix du corpus (textes, |Le véritable objectif n'est pas notionnel mais il est de développer les |
|phrases) est déterminant |capacités verbales |
| |Contextualiser les mises en situation au profit de jeux de langue et de |
| |manipulations (observation, création) |
| |L'importance de l'expression personnelle de l'élève |
| |Comprendre avant tout (observation, analyse, collecte, opérations mentales) |
|Une appropriation d'outils |Un réinvestissement, une mise à distance nécessaire |
| |Une réécriture ciblée |
| |Des outils fonctionnels |
|Eviter l'évaluation négative |Favoriser le travail d'équipe (négociation de groupe) | PROPOSITION 1 : l'aménagement et l'organisation du temps d'apprentissage | |Quelques points de vigilance |Exemples |
| |Il y a nécessité d'amener très tôt l'enfant |Méthode faire de la grammaire - scéren CNDP |
|Une logique dans|à réfléchir sur les catégories de la langue,|(récurrence des activités, collectes et |
|les acquisitions|dès le CP. |catégorisation) |
|langagières et | | |
|linguistiques | |Choix des manuels, des supports d'observation, |
| |Les apprentissages nécessitent beaucoup de |des exercices d'entrainement (peu nombreux mais |
| |temps, lié au temps développemental de |bien choisis pour varier les opérations mentales)|
| |l'élève (recherche psycho cognitive) donc | |
| |une récurrence des activités s'impose plutôt| |
| |qu'un temps fort massé. |Organisation et planification du travail des |
| | |élèves : séances courtes et longues | |La gestion du |Une organisation temporelle à prévoir sans |Emploi du temps à construire avec des phases |
|temps: limiter |« envahir » les temps de français (en |journalières |
|les |moyenne une heure/jour consacrée à l'étude | |
|sempiternelles |de la langue) |Mises en situation : jeux de langue, |
|redécouvertes | |manipulations, réinvestissement et pas seulement |
|(prendre appui |Le plus important : faire fonctionner ce |des exercices d'application de la notion du jour |
|explicitement |qu'on a appris. Ménager des temps de |(ex : analyse grammaticale récurrente, dictée |
|sur les |révision, de consolidation; libérer du temps|flash, collecte, transposition orale, courte |
|enseignements |pour l'entraînement et les transferts. |situation d'écriture, jeux de recherche) |
|antérieurs) | | |
Agir par le facteur temps Nécessité d'un temps continu et récurrent. C'est une préoccupation de tous
les instants qui ne tolère pas la pédagogie du zapping. Temps scolaire déterminant : quand on compare les emplois du temps des
classes de cycle 3 dans une même circonscription on constate des écarts de
pourcentages importants (jusqu'à 40 % du temps scolaire en moins en
français dans le temps hebdomadaire). Un peu moins de 8 heures à utiliser
pour le français, ce qui suppose un temps d'environ 2H quotidiennes partagé
entre les observations, les mises en situation, les entraînements, les
réinvestissements, l'évaluation. Agir par l'organisation et la planification du travail des élèves | |Quelques points de vigilance |Exemples |
|Activités courtes |Des plages de 15 minutes, une à |Phrase dictée du jour (de l'observation à |
|Systématiser les |dominante orthographique, une à |l'écriture) |
|apprentissages et |dominante grammaticale, une à | |
|développer des |dominante lexicale en alternance |Analyse logique de phrase |
|automatismes |Bien cibler l'acquisition du jour ou | |
|Relancer l'intérêt et |la compétence visée, expliciter |Transformations de phrases : déplacement, |
|la curiosité pour la |l'objectif aux élèves. |substitution, remplacement, suppression, |
|langue |Imprimer un rythme à l'activité, |modification, transposition ... |
| |comme en calcul mental | |
| | |Activités de systématisation (jeux de langue oraux |
| | |et écrits) |
|Activités longues |Un enseignement explicite avec des |Analyse de textes, recherche d'éléments syntaxiques,|
|Conduire les élèves à |liens permanents avec la lecture et |linguistiques, morphologiques ... aidant à la |
|changer leurs |la production d'écrits |compréhension (ex : les substituts, les compléments)|
|représentations | | |
|Prendre le temps de |Une notion ne peut se construire en |Exemple de la grille d'écriture en expression écrite|
|construire la |une seule séance d'une seule phase. |(récurrence de l'attention à certaines règles à |
|compréhension d'une |Elle nécessite au moins quatre |chaque fois qu'on écrit) |
|notion |séances. |Exemple des collectes régulières dans les textes |
| | |étudiés. |
| | |Situations négociées après un travail individuel |
| | |(réécriture commune) |
|